La continuité onirique
Les rêves ne sont pas des mondes absurdes ou chaotiques. Ils prolongent nos vies éveillées, en transformant nos expériences, nos émotions et nos préoccupations en récits imagés. Cette idée porte un nom : l’hypothèse de continuité.

Ce que disent les chercheurs
- Calvin Hall (années 1950) voyait déjà les rêves comme des représentations dramatisées de notre vie intérieure.
- G. William Domhoff a confirmé cette intuition grâce à des bases de données de milliers de rêves (Dreambank) : nos songes reviennent sans cesse aux mêmes personnes, lieux et thèmes qui structurent notre quotidien.
- Les neurosciences contemporaines (Mark Solms, entre autres) montrent que les mêmes réseaux cérébraux impliqués dans la mémoire autobiographique s’activent pendant le rêve.
- Plus récemment, Josie Malinowski a montré que la continuité prend des formes multiples : elle peut être émotionnelle, métaphorique, ou liée à des souvenirs proches ou anciens — mais elle reste bien réelle.
Aujourd’hui, un consensus émerge : les rêves entretiennent un lien fort avec nos vies éveillées.
Les visions opposées
Certaines théories, désormais dépassées, affirmaient au contraire que le rêve est chaos ou déguisement :
- Pour Freud, il n’était qu’un théâtre crypté de désirs refoulés.
- Pour Allan Hobson, un simple produit d’activité neuronale aléatoire.
Les données empiriques montrent au contraire que nos rêves sont organisés et cohérents.
Mon apport
Je défends une vision élargie : la continuité n’est pas seulement un reflet.
- Les rêves dialoguent entre eux : ils tissent une communication transonirique, où des motifs réapparaissent, se répondent et se transforment.
- Ils révèlent une mise en récit active de nos mémoires et émotions, sur des jours, des années, parfois toute une vie.
En ce sens, la continuité onirique n’est pas une hypothèse parmi d’autres : c’est une loi psychique universelle encore trop peu reconnue.